Il existe 800 espèces de scorpions sur Terre, mais seules quelques espèces présentent un danger pour l’homme. On enregistre 40.000 dècès par an dans le monde , dûs à des piqures de ces animaux.
LocalisationC’est un animal que l’on trouve dans la bande qui sépare les 45èmes parallèles. On en trouve donc en France, où ils causent 1% des intoxications.
Vie de l’animalAnimal nocturne. Son activité maximale se situe en soirée. C’est un animal peu agressif et qui vit caché. Sa piqure est un geste de défense, votre comportement est donc primordial.
On le rencontre essentiellement en été. Dès l’automne, il hiberne.
Description de l’animalTout le monde connait la forme générale d’un scorpion. Sa queue possède un dard capable d’injecter une quantité variable de poison. Un même scorpion peut tuer ou non, selon la quantité de poison qu’il a inoculé, il faut donc attendre pour mesurer le danger objectif pour la personne.
La composition du venin diffère suivant les espèces, et présente donc un danger variable. Ce venin contient diverses substances dont l’action est sélective : mammifères (les plus nombreuses), insectes, crustacés, etc.
Les piqures des scorpions les plus dangereux sont peu douloureuses, contrairement aux autres. Ce phénomène est dû à la composition du venin.
Les espèces dangereuses pour l’homme se caractérisent généralement par :
* des pinces fines
* une queue large et triangulaire
* leur habitat en milieu aride
Parmi les espèces dangereuses qui nous concernent, on trouve :
Mortel : Leiurus quinquestriatus (Afrique du Nord, Sahara, Soudan, Egypte, Arabie et d’Israël)
Très dangereux : Androctonus australis (Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte, Soudan) et Androctonus mauretanicus (Maroc)
Description des troubles* hypersudation
* priapisme (érection incontrôlée)
* myosis (rétraction des pupilles) ou mydriase (dilatation des pupilles)
* diarrhée
* perturbations cardiaques
* râles bronchiques
* hypotension
* pieds et mains froides
* rétention d’urine
Le risque de décès chez l’adulte est de 1 à 5 %, plus chez l’enfant ou l’adulte affaibli.
Trois niveaux de réactions peuvent être enregistrés :
Stade I Signes locaux
douleurs
engourdissement
Les signes s’estompent en 24 heures.
Complications possibles : érythème, œdème, gangrène cutanée ou nécrose du doigt ou de l’orteil piqué.
Stade II Signes généraux modérés
* sueurs
* rhinorrhée (le nez coule abondamment)
* diarrhée
* vomissements
* hypertension artérielle
* halètements
* parfois troubles modérés de la régulation thermique
Les signes s’estompent en général au bout de 48 heures.
Stade III Signes généraux sévères
signes respiratoires graves
* étouffement
* cyanose (la personne devient gris-bleu)
* signes cardiologiques graves
* hypertension
* troubles du rythme cardiaque
signes apparaissant 2 à 3 heures après la piqure, avec un maximum 10 à 16 heures après
signes neuromusculaires graves* spasmes
* crampes
* agitation désordonnée des membres
en phase terminale, des signes musculaires généralisés (signes oculaires, convulsions, paralysies...) et une hypertonie en extension apparaissent
signes digestifs* nausées et vomissements
* diarrhées
* ballonnements gastriques
* hémorragies digestives
Conduite à tenir1 Tenter d’aspirer le venin avec un "Aspivenin"
2 Entamer un retour vers un centre sanitaire : le danger objectif est difficile à évaluer
3 Rassurer la victime : le danger de mort est faible
4 Traiter la douleur : glace, antalgiques locaux, immobilisation du membre touché. Eviter les opiacés
5 Traiter la fièvre : Paracéthamol
6 Si un médecin est parmi vous : vaso-dilatateur contre l’hypertension
7 Surveiller les dangers vitaux, principalement les signes de détresse respiratoire
Les sérums antiscorpioniques sont d’une efficacité controversée, mais semble limiter les effets graves, à condition d’être injectés en intra-veineuse dès le début des manifestations cliniques.
Analyse du risque* taille du scorpion : une taille inférieure à 3 cm est un phénomème positif
* localisation de la piqure : un piqure au cou, à la tête, au tronc est un phénomène aggravant (diffusion rapide du venin)
* âge du sujet : très jeune ou âgé, ce sont des phénomènes aggravants. Il n’y a pratiquement aucun décès chez l’adulte en bonne santé.
Après 24 heures de troubles, le plus gros danger vital est passé.
Carte d’envenimations :